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Histoire des arts martiaux Khmer

Khmer Empire History 

Historique :

On a coutume de dire que les Khmers anciens sont à l'Asie du Sud-Est, ce que les romains de l'antiquité sont à l'Europe. un peuple dont l'origine se perd dans la nuit des temps (les étrusques pour Rome, les mons pour les khmers), un mythe fondateur, un peuple de conquérants largement inspirés par une culture illustre (les hindous du Kerala pour les Khmers, les grecs pour les Romains). 

A travers leurs conquêtes et au delà de leur chute la Rome Antique et les khmers anciens ont durablement influencé les arts, l'architecture, l'organisation politique et les religions de leurs voisins. 

Plus que la littérature, c'est surtout l'architecture et la sculpture des bas-reliefs des temples qui -en Sanskrit ou sous formes de dessins (le peuple était illétré)- témoignent du mode de vie des khmers anciens et des guerriers sur les champs de bataille.
Les arts martiaux khmers (Kbach Kun Boran Khmer), l'Histoire sont gravés dans la pierre des temples et des monuments de : Angkor Wat, Angkor Thom, Bayon, Preah Vichear.

-1er siècle de notre ère : Début des contacts de commerçants indiens venus du Kerala, avec le Cambodge de peuplement originel sûrement australoïde. C'est le Royaume du Fou-nan ( du Khmer : "Phnom" = La colline). 

-5ème Siècle : Indianisation partielle de la société khmère ( religion, techniques, structures administratives, arts ) qui se mêlent aux usages locaux. Dans les guerres incessantes de l'époque, les chroniques chinoises mentionnent que les techniques du "père des arts martiaux" le Kalari Payatt indien, sont déjà intégrées par les armées khmères. 

-9ème siècle : Avènement du royaume d'Angkor. Vers l'apogée khmer d'Angkor qui s'est libéré du joug javanais, datant du 8e siècle. Des plaines nord-est de la Birmanie au sud-ouest du Vietnam, l'ordre et la civilisation khmers rayonnent. Les traces archéologiques d'une pratique systématique et codifiée de la boxe khmère sont inscrites dans la pierre. Contacts et guerres répétés avec les mongols venus du nord. Avec les tibétains. 

-Fin du 14e Siècle, début du 15e : Afin de sanctuariser leurs frontières orientales contre les menaces vietnamiennes, les voisins thaïs du royaume Siam d'Ayutthaya, mettent Angkor à sac et selon la coutume, ramènent en Thaïlande tout ce que le royaume khmer compte de membres de cour, d'érudits, de militaires encore vivants... La cour du royaume de Siam adopte alors nombre d'usages raffinés des vaincus : Etiquette royale, danses, poésie, musique et... La boxe.. 

-1975 : Après l'Europe en 36 et avant le Rwanda en 94; le Diable prend ses quartiers à Phnom Penh, pour quatre ans. Une chape de plomb s'abat sur le pays, sous les yeux des grands du monde qui regardent ailleurs... Pour ce qu'ils représentent de valeurs traditionnelles et de courage, les boxeurs sont massacrés aussi. 

-Aujourd'hui : Grâce à la diaspora cambodgienne dans le monde, l'art martial khmer : le Kun Khmer renait de ses cendres. la FAMK (la Fédération des Arts Martiaux Khmers)est aujourd'hui la seule fédération reconnue par les autorités Cambodgiennes.

Référence pour la chronologie de l'Histoire et transcription officielle de la langue khmère ancienne; le Sanskrit fut utilisé pour la gravure des textes officiels sur les murs des monuments anciens. 

- Ce serait, selon les mêmes sources, en 257 A.D. qu'un maitre d'armes Lok Kru Sakikori (ou Sathékori), nomma la méthode de combat (Mae) qu'il enseignait, "Lokusskor". Nom le plus ancien parvenu jusqu'à nous. 


- En 537 A.D. un autre maitre d'arme Lok Kru Yaksakri, fonda sa méthode ( Mae) : le BOKATOR, ( ou Kun Bokator) utilisant deux khèls (sorte de tonfa boucliers, voir photos) contre les épées et les bâtons ou les lances. 


- Un autre maitre d'armes fameux, Lok Kru Kamakyut Parak fonda la méthode (Mae) dite "des deux épées courtes" à la même période. 

le mot (L’Bokk_Kak_ Tao), serait dérivé du sanskrit et signifierait "Tantra" (énergie). Il est défini dans le dictionnaire cambodgien comme la méthode de combat (Mae) utilisant deux khèls (sorte de tonfa-boucliers, voir photos) et mise au point par le maitre d'arme Lok Kru Yaksakri. Ces dires sont confirmés par les krus (maitres) cambodgiens aujourd'hui. 

De fait, l'ensemble des maitres experts en Arts martiaux Khmers traditionnels (Kbach Kun Boran Khmer) admettent que c'est un abus de language et une confusion de dire que le "L’Bokatao" ou "L’Bokator" (L’Bokk_Kak_ Tao) regroupait l'ensemble des méthodes (Mae) de lutte et de combat avec armes, datant de l'époque pré-angkorienne (avant le 9e Siècle A.D.). 

Le "L’Bokatao" ou "Bokator" (L’Bokk_Kak_ Tao ou Kun Khèl) n'était que l'une des méthodes parmi celles répertoriées comme datant de cette époque (IIIe siècle A.D.). 

Il s'agissait à l'époque de techniques de bras, armés destinées à contrer des adversaires armés de lances ou d'épées. En effet, les techniques de sauts, de jambes étaient difficilement concevables dans un contexte militaire, où le combattant est lourdement équipé. Il se caractérisait par des positions très basses (proches de celles du kalari payatt indien), des techniques de combat rapproché et des attaques simultanées visant les points vitaux pour dit-on, disloquer les articulations du corps humain. 

Un autre aspect du "L’Bokatao" ou "L’Bokator" (L’Bokk_Kak_ Tao ou Kun Khèl) traitait des aspects mentaux et psychiques du combat, des mantras d'origines brahmanes indiennes permettant de prendre l'ascendant sur, voire le controle de, l'esprit de l'ennemi. 

Les stratèges des états-majors modernes n'ont rien inventé avec leurs départements "psy-ops" (guerre psychologique)... Il est à noter que par tradition, auto-suggestion ou réelle influence, de nombreux de keilakor (boxeurs) de Kun Khmer (boxe khmère) durant leur "kun kru" avant le combat, récitent des mantras, destinés à leur assurer force et domination de l'adversaire. 

On le voit, peu d'informations détaillées nous sont parvenues sur le "L’Bokatao" ou "Bokator" (L’Bokk_Kak_ Tao ou Kun Khèl) datant du 3e Siècle AD. Au delà de l'aspect purement historique, il trouve son intérêt dans l'éclairage qu'il apporte sur les origines des Arts Martiaux Khmers. 


Les Premières tentatives de structurer l'enseignement des méthodes (Mae) de combat rapproché avec armes dans un but militaire bien avant l'avènement du Royaume d'Angkor (IXe Siècle A.D.).


De fait, comme nous le verrons prochainement, les Arts Martiaux Khmers seront réorganisés, les principes d'enseignement restructurés au IXe Siècle, sous le règne de Jayavarman VII le plus grand roi d'Angkor.

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